18 April 2023
Entrepreneurship

En avant la relève : Les trois petits-enfants reprennent Sanivac

L’entreprise Sanivac est née en 1961 aux mains de John, un père de famille qui était tanné des délais pour faire vider sa fosse septique. À temps perdu, il a commencé à bâtir son premier camion qui allait servir à vider les fosses septiques.

Petit à petit, son entreprise prend de l’ampleur et il décide d’ajouter d’autres services, tout en restant dans le même domaine d’activités. Ses fils se sont joints à l’entreprise en tant que deuxième génération. Puis, au début des années 2000, l’entreprise a pris de l’expansion avec l’acquisition de son tout premier terrain situé à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot.

Les petits-enfants de John, maintenant copropriétaires de Sanivac, ont toujours pris part aux activités de l’entreprise, mais en tant qu’employés. C’est en 2017 que la passation des clés s’est faite, là où les parents de Carole-Ann, Vincent et David ont quitté leur rôle de gestionnaire pour laisser la place à leurs enfants.

Cette troisième génération n’a assurément pas froid aux yeux puisque les trois copropriétaires n’ont cessé d’innover depuis leur arrivée dans leurs rôles de gestionnaires. Les services ont évolué, dont le nettoyage d’égouts et la vidange de fosses septiques, et de nouveaux services se sont ajoutés, dont la location de blocs sanitaires sur les chantiers de construction et l’hydro-excavation.

Un transfert d’entreprise pas comme les autres
Habituellement, lors d’un transfert d’entreprise familiale, il y a un moment difficile à passer puisque les différentes générations se côtoient un certain moment dans leurs rôles de gestionnaires, ce qui peut parfois créer des tensions entre les membres.

Dans le cas de Carole-Ann, David et Vincent, il y a eu un transfert complet des rôles dès le jour de la transaction, ce qui a grandement facilité la prise en charge de l’entreprise.

En 2016, la deuxième génération de Sanivac a mis en vente l’entreprise par le biais d’une agence puisqu’ils souhaitaient tous passer à autre chose. Ils souhaitaient vivre une vie plus tranquille, pouvoir voyager quand bon leur semblait et commencer une retraite bien méritée.

Carole-Ann, David et Vincent se sont finalement assis avec leurs parents et ont discuté de la reprise de l’entreprise. Il n’était pas question pour eux de voir Sanivac passer entre les mains de quelqu’un externe à la famille et d’en changer l’essence. Leurs parents avaient la même réflexion qu’eux, mais ne croyaient pas que c’était envisageable de vendre à leurs enfants. Comme les trois n’avaient jamais fait de gestion d’entreprise auparavant et qu’ils n’avaient pas les fonds nécessaires pour faire l’achat, mais qu’ils étaient déterminés à reprendre l’entreprise familiale, ils sont allés voir des experts afin de trouver une solution qui conviendrait à leur besoin.

« L’enjeu majeur était le financement : Comment allait-on réussir à se faire financer? Notre nom n’était pas fait, on était deux jeunes à la fin de la vingtaine et un au début de la trentaine . La valeur de l’entreprise était assez importante, et nos parents ne croyaient pas qu’une banque allait nous prêter cet argent-là. »

Après plusieurs démarches, le 17 octobre 2017 est devenu une date déterminante pour les trois petits-enfants de la famille Kelly. Ils étaient maintenant tous les trois officiellement copropriétaires de Sanivac. Et c’est cette journée où les pouvoirs ont changé des mains des parents, aux mains des enfants!

Carole-Ann nous a partagé : « On a pris les actifs et on a commencé à opérer immédiatement. Il y a vraiment eu une coupure nette. Nos parents sont devenus des employés sans accès à la gestion. Je ne sais pas s’il y a des gens qui voudraient essayer, mais nous on l’a fait drastiquement comme ça et on croit que c’est la meilleure façon. Ce n’est pas toujours facile de passer d’une génération à une autre .La période de transition entre les générations peut créer des chicanes de famille et faire du transfert un cauchemar. On a évité tout ça en faisant un switch de 180 degrés dans les rôles! Ça prend du guts et de la confiance pour les vendeurs (nos parents) et pour les acheteurs (nous, les enfants) afin de remettre les clés et de s’en détacher. »

Des jeunes avec des idées innovantes pour Sanivac
Dès leur arrivée en poste de gestion, le trio a mis en œuvre plusieurs changements. Tous les irritants qu’ils avaient avant la passation pouvaient maintenant être changés.

Leur plan était de miser sur la croissance de l’entreprise, et ça s’est fait de manière très naturelle. En disant oui à divers projets des clients, ça leur a permis de grossir mais, ce qui a été un tournant majeur, ça a été de mettre l’emphase sur le travail d’équipe.

« Nos parents travaillaient très forts et géraient tout à eux seuls. À trois, ils avaient sur les épaules les ressources humaines, les tâches administratives, la gestion d’inventaire, et tout le reste. Nous, on voulait changer ça, on voulait travailler en équipe. On a mis des gens en place pour nous aider afin d’avoir un meilleur équilibre travail-famille. On ne voulait pas être des parents qui allaient travailler 80 heures par semaine au bureau. On avait des bébés et de jeunes enfants, alors on voulait une équipe. Pour réussir sa croissance, c’est la seule option, il faut savoir s’entourer! »

Aujourd’hui, treize directeurs de départements dirigent les différentes équipes. Carole-Ann, David et Vincent guident les directeurs et les vice-présidents et ont davantage de temps pour gérer les nouvelles acquisitions ainsi que la croissance de l’entreprise.

« Pour chaque acquisition, on s’assure que les directeurs ont tous les moyens et la main-d’œuvre nécessaire pour poursuivre. On a fait cinq acquisitions en 2022, nos équipes étaient prêtes! »

Le travail d’équipe est vraiment au cœur de la gestion de l’entreprise. « On s’est entouré d’une équipe extraordinaire qui a Sanivac tatouée sur le cœur. On peut vraiment compter sur notre équipe! On travaille tous pour un humain au fond! »

La pandémie a eu un effet positif sur Sanivac
La première année de pandémie a été extrêmement difficile pour plusieurs entreprises de la région. Pour Sanivac, ça a été une tout autre histoire. Considérée comme un service essentiel, à aucun moment durant la pandémie l’entreprise n’a été fermée. Le domaine sanitaire était encore plus en demande durant cette période et il suffisait de saisir les opportunités qui s’offraient à eux.

« La clé, c’était de saisir ce qui s’offrait à nous. Certains compétiteurs ont décidé de fermer durant la pandémie. Je nous voyais alors comme le capitaine du bateau qui ne peut quitter le navire qui coule. Sanivac n’a jamais arrêté, les gens comptaient sur nous et sur nos services. On devait gérer de manière très stricte, on ne pouvait pas se permettre de fermer. », nous partage Carole-Ann.

Les chantiers de tout le grand Montréal auraient été paralysés si Sanivac avait fermé ses portes durant cette période. Quelques services ont dû être mis sur pause, comme les services offerts aux restaurateurs, par exemple, mais d’autres services se sont créés afin de répondre à la demande. Les employés qui opéraient les camions destinés aux restaurants et à l’hydro-excavation étaient plutôt envoyés à remplir les lavabos dans les entrées des épiceries, par exemple.

L’avenir de Sanivac dans la région de Vaudreuil-Soulanges
« Notre famille vient de la région, on a toujours été ici. On va toujours avoir le cœur dans Vaudreuil-Soulanges! » se confie Carole-Ann.

La dernière année, Sanivac a fait l’acquisition de cinq nouvelles entreprises au Québec et en Ontario. Celle-ci est vouée à grandir et à prendre de l’expansion. Chose certaine, Sanivac restera toujours dans la région de Vaudreuil-Soulanges puisque l’emplacement de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot a été désigné comme étant le siège social de l’entreprise.

On leur souhaite le meilleur des succès!

 

Rédactrice : Marie-Ève Lévesque, A-gence de comm
Photographe : Sonya Messier

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