L’histoire de Sportive Plus débute il y a de cela 25 ans, née du souhait de Ginette Leduc, copropriétaire à l’époque de la marque Audvik avec son conjoint André Claude, de faire une collection de vêtements de sport spécifiquement conçus pour la femme active de taille plus.
Audvik, très connue dans la région et établie à Saint-Clet, était un manufacturier québécois de vêtements de sport. Sportive Plus est donc née des mêmes produits mais adaptés pour les tailles plus. Le sport, le plein air, le bien-être sont au cœur de l’ADN de la compagnie et Ginette était consciente qu’il y avait un marché pour Sportive Plus lorsqu’elle a développé ces produits.
La marque Audvik a été vendue au début de 2010 afin que l’entreprise concentre ses activités à 100 % sur Sportive Plus. La marque passera sous peu aux mains de Catherine Claude, la fille d’André et de Ginette, qui prendra la relève complète de l’entreprise au cours de la prochaine année et avec qui je me suis entretenue à leurs bureaux de Saint-Clet.
Le processus de relève familiale
Le chemin de cette transition a débuté il y a de cela 10 ans. Au départ, l’entreprise sollicite l’aide du CLD (maintenant Développement Vaudreuil-Soulanges) puis d’Emploi Québec, une ressource de première ligne dans le processus de relève. À cette étape, plusieurs consultants certifiés ont été mis en contact avec l’entreprise afin d’évaluer sa relève, ses procédures, les améliorations possibles à apporter au modèle d’affaires, pour au final, dresser un plan financier, la dernière étape de ce processus à laquelle l’entreprise est rendue.
Développement Vaudreuil-Soulanges a aussi été présent dès le début : Catherine Claude, directrice générale de Sportive Plus, qui assure la relève, y a suivi des formations pour l’épauler dans son désir de devenir entrepreneure et y a trouvé une tonne de ressources. Elle a également un mentor qui la conseille et la soutient dans tout ce processus. Présentement, elle détient 50 % des actions de la compagnie et une fois que la transition sera finalisée, elle sera la seule actionnaire de Sportive Plus.
Les défis d’une marque unique
Sportive Plus est dans un marché très niché et offre de la taille X à 4X. À ses débuts, les détaillants ne voyaient pas le besoin d’investir dans ce segment de marché.
« À l’époque, au tout début de Sportive Plus, on distribuait dans les magasins de sports. Ça a pris du temps pour gagner de l’intérêt auprès d’eux : La marque a gagné plus vite l’intérêt des journalistes que des détaillants. Essentiellement, les magasins n’avaient pas les budgets pour développer ce marché; ça a été un long processus. » nous explique Catherine Claude, directrice générale de Sportive Plus.
C’est après cinq ans de travail laborieux et beaucoup de persévérance que le désir de voir naître Sportive Plus a pris le dessus. L’entreprise, qui d’abord se concentrait sur la distribution par l’intermédiaire des magasins de sports de la province, a décidé d’ouvrir sa première boutique entièrement dédiée à sa clientèle.
C’est ainsi, après une mésaventure avec un détaillant qui a vendu son magasin et dont le nouveau propriétaire ne voulait plus vendre ses produits, et ce même si les ventes allaient bien, que l’entreprise décida d’ouvrir le tout premier magasin Sportive Plus en 2003 à Montréal. Une 2e boutique a vu le jour à Laval en 2009.
Actuellement, l’entreprise compte trois boutiques dans les grands centres (Brossard, Laval et Québec) et une boutique atelier à Saint-Clet, que trop peu de gens connaissent dans la région car ils ont l’idée que c’est seulement une manufacture ou bien que c’est toujours Audvik. On retrouve également leurs produits chez quelques détaillants de sports tels que Sports Experts et Momo Sports, entres autres.
« Quand on a ouvert notre boutique, on voulait offrir tout ce qui se faisait dans l’industrie du vêtements sport pour femme de taille plus, pas seulement nos produits. C’était vraiment ça notre mission. On s’est dit : On va servir ces femmes comme il le faut. Au départ, il n’y avait pas beaucoup de produits offerts dans le marché canadien et même aux États-Unis. Maintenant, il y en a de plus en plus. » nous dit Catherine.
C’est aussi à Saint-Clet que l’entreprise conçoit tout le développement de ses prochaines collections, ses patrons et la confection de certains items comme les manteaux qui demandent beaucoup d’étapes. De plus, leurs vêtements prêt-à-porter sont fabriqués ici au Québec par des sous-traitants. Quant à leurs produits plus techniques, ils sont faits en Asie car là-bas, ils possèdent une expertise et l’équipement pour ce type d’items. À titre d’exemple, on parle de fermetures à glissière imperméables pour des manteaux, des bandes réfléchissantes sur des vêtements extérieurs, des tissus plus techniques, et du détail comme des poches appliquées et des jupes anti-neige sur les manteaux de ski, etc.
Les répercussions de la pandémie
Même après presque trois ans, comme bien des entreprises, certains effets de la pandémie se font encore ressentir. Par exemple, dans le domaine du vêtement, les entreprises ont dû faire face aux livraisons tardives, à des productions annulées. Maintenant, les prochaines collections ne se planifient plus un an d’avance mais plutôt deux ans d’avance.
Ce que Catherine me disait, c’est que pour eux, c’est l’impact humain de la pandémie qui les a le plus marqué. Avec les employés mis au chômage et la fermeture des boutiques physiques, les réouvertures avec la réglementation changeante, cela nécessitait une bonne capacité d’adaptation de la part du personnel et engendrait beaucoup de frustration pour la clientèle.
Précurseur dans son domaine, Sportive Plus s’affichait déjà sur le Web dès les années 2000 étant donné son produit super niché afin de le faire connaître. L’entreprise s’est dotée d’un site transactionnel dès 2012, qui lui a valu un prix Ovation dans la région. Catherine savait la valeur d’une présence soutenue sur le Web : Elle était bien prête à traverser les remous de la pandémie.
L’avenir de Sportive Plus
Un des désirs les plus chers de l’entreprise serait de déménager sa boutique atelier de Saint-Clet à Vaudreuil-Dorion. Développement Vaudreuil-Soulanges est d’ailleurs déjà impliqué dans la recherche de cet emplacement. C’est un défi en soi comme l’espace doit être assez grand pour les bureaux, la boutique et l’arrière-boutique. L’entreprise désire rester dans la région et ce déménagement aiderait certainement à l’embauche puisque Vaudreuil-Dorion est plus accessible. Ce changement permettrait aussi de tourner la page sur Saint-Clet, qui a été marqué par l’époque Audvik.
La pandémie a aussi permis de déménager la boutique de Boucherville à Brossard et la boutique de Laval change également d’emplacement à la fin du mois pour avoir un plus grand espace.
Les ventes en ligne étant toujours en croissance, autant au Canada qu’aux États-Unis, l’entreprise veut également développer sa présence en boutique avec des départements taille plus dans les magasins de sports. Pour débuter, elle vise l’État de New York et l’Ontario, puisque pour l’instant, elle n’est présente que chez des détaillants québécois et dans les Maritimes.
Finalement, Sportive Plus est en pleine refonte de son image de marque. « Soyons honnêtes, peu de femmes veulent s’afficher comme étant une « sportive plus ». Ce n’est pas proche de l’identité que veut se donner une femme de taille plus qui fait du sport. C’est une belle marque de commerce pour représenter nos magasins et notre boutique en ligne qui réunissent sous un même toit tout ce qui se fait dans le vêtement sport de taille plus mais, nous sommes en processus de changer l’identité de marque de nos vêtements. Nous, on produit ce qu’on ne trouve pas sur le marché ou ce qui existe mais ne nous satisfait pas. La bannière restera Sportive Plus mais pas nos vêtements. » explique Catherine sur ce changement d’image.
Soulignons également l’implication de Catherine en tant que membre du Comité sectoriel commerces, restaurants et services de proximité de Développement Vaudreuil-Soulanges. Ce comité aide entre autres à faciliter la compréhension du milieu afin d’avoir accès à tout ce qui s’offre dans la région. C’est un travail d’équipe entre entrepreneurs pour proposer des outils afin d’être plus performants, comme la transformation numérique, et de sensibiliser les gens à tout ce qui est offert localement dans la région, comme avec la campagne Achat local VS.
Bravo à Catherine et à toute l’équipe de Sportive Plus pour cette belle vision d’affaires. Nous leur souhaitons succès et prospérité dans leurs projets futurs.
Rédactrice : Audrey Besner, A-gence de comm
Photographe : Valerie Provost Photographie
Sur la photo, dans l’ordre habituel :
Maryem Ben Salem, marketing et développement numérique
Julie Tanguay, technicienne comptable
Anny Gareau, chef d’entrepôt
Lise Dubé, directrice des opérations
Catherine Claude, directrice générale
André Claude, trésorier, fondateur
Ginette Leduc, présidente, fondatrice
Johanne Monfette, création des produits informatisés
Annie Langlois, réception de l’inventaire informatique
Debbie Pilon, gestion des commandes informatiques
Heidi Carolina Riera, conseillère de la boutique de Saint-Clet et coresponsable de la production locale